Le parcours de la fondatrice,
Céline Basset

« Partir du microbiote intestinal pour en arriver au microbiote du sol. »

Du Microbiote intestinal au microbiote du sol

En 2014 je suis atteinte d’une grave infection au Candida Albicans et perd plus de 20 kg. Mes motivations à vivre sont plus fortes que la maladie. La genèse de ce projet de vie collective démarre avec la prise de conscience que notre bonne santé dépend de ce que nous mangeons et que notre survie dépend de la bonne santé de notre planète et de ses écosystèmes.

Dans le passé, la Ferme Blue Soil a porté différents noms, tels que Sangha Project au Vietnam et en Birmanie, qui veut dire en Sanskrit “ceinture, communauté” et Blue Soil, qui veut dire en anglais “ sol bleu”.

Mes débuts

Parcours atypique, j’ai passé 12 années de ma vie à l’étranger entre le Niger en Afrique de l’Ouest, les États-Unis, le Canada, le Vietnam, la Birmanie, Bali et la France. Mon rapport avec la Nature a été stimulé dès mon enfance.

Diplômée d’un Master recherche en sciences humaines et sociales, (spécialité neuropsychologie, psychologie et neurosciences cognitives) j’ai été acceptée à la New York University (NYU) mais ma classe sociale ne me permettait pas de subvenir aux financements requis pour poursuivre mon PhD. Mon job étudiant était réserviste pour la Gendarmerie Nationale. Il me paraît donc évident que les enjeux de la sécurité civile et des risques majeurs d’un territoire soient corrélés à mon activité de recherche-action sur l’installation de la sécurité alimentaire et la restauration de la bonne santé de nos services écosystémiques sur un territoire.

Actuellement, à travers mes travaux de thèse au CNAM en science de gestion, je travaille sur la retérritorialisation de l’agroécologie comme stratégie de résilience organisationnelle d’un territoire pour assurer la sécurité alimentaire nationale. Car la sécurité alimentaire concerne aussi les pays occidentaux. L’eau quitte silencieusement et dangeuresement nos sols dévitalisés. Notre alimentation quotidienne « ne tient qu’à un click « avec les supply chain à rallonge vulnérables aux cyber-attaques…

La résilience organisationnelle de nos institutions et du tout public commence avec le socle de notre civilisation : le sol.

Scientifique, innovatrice et agricultrice

Aujourd’hui, j’accumule bientôt 10 années d’expérience dans le monde agricole (asiatique et français) et 6 années d’expériences dans les cultures hors-sols. Ces expertises proviennent à la fois des États-Unis (où les systèmes hors-sols sont très bien développés) et de l’Asie du Sud-Est (où l’agroécologie est encore un héritage ancestral avant l’avènement de révolution verte dans certaines filières agricoles tels que riz et canne à sucre).  Aspirant à un système résilient et régénératif du vivant, j’ai osé concevoir d’autres méthodes consistant à élever des micro-organismes dans de l’eau à partir des principes de l’aquaponie pour les cultures hors-sols, tel que lamicrobioponie®, qui utilise des urines et représente un outil de transition important pour les zones très urbanisées. Mais aussi des élevages de micro-organismes à partir de vermicompost et TCO pour les parcelles agricoles et proposer des solutions microbiennes concrètes et ergonomiques pour les agriculteurs.

La microbiologie et la bonne gestion « des déchets  » sont les clefs pour décentraliser et diversifier nos modes de production alimentaire, cultiver l’eau, revivifier nos écosystèmes et assurer une biosécurité du vivant grâce à la restauration de la biodiversité en dessous et au dessus du sol.

J’ai donc commencé par la permaculture à Brooklyn puis par l’aquaponie classique. Trouvant ce système peu résilient, j’ai créé l’aquaponie régénérative des sols qui a pour but une triple culture (poisson, micro-organismes et culture végétale) et où les poissons ne sont pas une source financière mais un moyen d’avoir une écosystème microbien stable dans ce système artificiel.  Recherchant toujours des solutions plus low-tech, résilientes, symbiotiques et facile à gérer, j’ai centré mes recherches sur la culture de micro-organismes intervenant dans la nutrition des plantes et crée la microbioponie®. Discipline innovante, elle offre plus d’options et ne se limite plus aux principes de l’hydroponie et de l’aquaponie mais se centralisent sur l’utilisation des urines.

Mes démarches sont inspirées par le biomimétisme et des travaux du  Dr. Elaine Ingham. À travers les activités de recherche de la Ferme Blue Soil, nous explorons les combinaisons possibles développer des outils de transition alimentaires et agricoles en prenant en compte les indicateurs ergoniomiques de la transition.

Partir de l’expérience pour modéliser

Mon infection du microbiote intestinal au Candida Albican m’a obligé à me remettre en question tant sur la manière dont je m’alimentais mais aussi sur nos modes de productions alimentaires qui sont peu diversifiés et écocidaires. J’ai donc décidé de mettre mes unités attentionnelles au service du vivant et à la création de solutions résilientes prenant en compte l’ergonomie de la transition en partant des agriculteurs.

J’ai donc remis les mains dans la terre pour faire l’expérience des difficultés agricoles afin de développer et expérimenter des outils de transition agricoles et alimentaire. 

Initiative basée sur un retour d’expérience de toutes ces années d’expérimentation empirique. Les fermes que j’ai construites ont été les premiers laboratoires dans lesquels j’ai pu observer l’application de ces méthodes agricoles régénératives et productives dans différents climats.

La Ceinture Alimentaire répond aux impensés

La ceinture alimentaire est calibrée sur 2 impensés : le temps et l’ergonomie de la transition car elle prend en compte les délais imposés par les processus régénératifs du sol et des écosystèmes mais aussi la charge mentale des hommes et femmes du métiers. Elle est opérée en petites unités autonomes et solidaires, implantées aux plus proches des habitants dans les zones urbaines denses et dans les endroits les plus vulnérables des villes et des campagnes.

Pourquoi le Brevet ?

En rentrant de Birmanie et suite à des expériences désagréables, j’ai décidé d’ effectuer un dépôt de brevet pour me protéger d’appétits de certains industriels qui ne souhaitaient pas mettre en oeuvre mes principes et mes solutions tels que je les ai expérimenté, protocolisé et définis. Ce procédé est consacré à revivifier les sols pour restaurer le cycle de l’eau et assurer la sécurité alimentaire publique et ne doit pas avoir de frontière, ni même être détenue par seulement quelques uns.

Le procédé breveté est donc remi dans le domaine public et enseigné depuis 2021.

Logo INPI Institut Nationale de la Propriété Industrielle

Peuples premiers et bien-être du vivant

Dans un contexte sociétal de perte de sens, de démotivation, de burn-out, de stress, de surconsommation, d’isolement, de pandémie…À l’heure où nos vulnérabilités sont mises en lumière et remettent en cause les fondements mêmes de nos sociétés, un changement de paradigme est nécessaire. Ils vivent dans des montagnes, des forêts, des déserts, au bord des mers ou des rivières. Semi-nomades ou sédentaires, ces peuples premiers (autochtones) ont su garder une relation ancestrale harmonieuse avec le vivant.  Sociétés centenaires et millénaires, elles possèdent des connaissances et des pratiques qui allient tradition et modernité.  

Pour les sociétés premières,  l’humain EST Nature, alors que dans nos sociétés occidentales, la nature est inconsidérée et domestiquée.

Dans leur vision systémique du monde, chacune des expressions du vivant est capable d’entrer en communication avec les autres.

Le fonctionnement de l’organisation de ces peuples premiers s’appuie sur le biomimétisme : il s’agit d’observer et écouter la Nature, suivre ses règles et ses principes de fonctionnement car à tout moment, celle-ci sait déployer son ingéniosité pour s’adapter et retrouver l’équilibre.

Nous avons oublié d’écouter et d’observer, mais il n’est jamais trop tard pour tendre l’oreille et ouvrir les yeux.

INNOVER EN PARTANT DES MÉTIERS D'AGRICOLES

Les hommes et les femmes du monde agricole sont la manne de notre pays. Si nous devons changer nos modes de production alimentaire, c’est par eux que tout commence. En 2025, les actifs agricoles seront partis à la retraite.

Aujourd’hui être paysan.e, agriculteur.trice est un métier qui ne permet pas de partir en week-end, ni de prendre l’apéro en été, ni de partir en vacances… C’est un métier qui aujourd’hui en France n’est (à mon goût) pas assez valorisé et souvent oublié dans la recherche de solutions concrètes.

 

j’ai préféré « penser agricole et penser terrain » comme point de départ fondamental de mes travaux consacré à la création et au développement d’outils de transition qui inclut aussi la modification des machines agricoles actuelles. C’est ce que j’appelle « l’ergonomie de la transition« .

Naissance de la Ferme Blue Soil

La Ferme Blue Soil a vu le jour en 2014 à Brooklyn, New York, puis s’est étendue au Vietnam et en Birmanie sous le nom de Sangha Project, qui signifie en Sanskri “Ceinture ou communauté”.

La Ferme Blue Soil